Voici d'abord la réplique de la Renault Type AK de 1906 qui a remporté le premier Grand Prix de l'histoire de l'automobile, disputé au Mans.
Le Musée de Beaulieu est venu avec trois voitures de records, conçues pour la vitesse.
La doyenne est cette Napier de 1903, réputée plus ancienne voiture de course britannique ayant survécu jusqu’à aujourd’hui. Elle participa, entre autre, à la célèbre Coupe Gordon Benett de 1903. C’est à son volant que le pilote Charles Jarrott, alors qu’il était en pleine accélération, fit une embardée et finit par se retourner dans le fossé. Lui et son copilote furent blessés et la Napier partiellement détruite. Elle est motorisée par un impressionnant moteur 4 cylindres de 7,7 litres.
Ici, la Darracq V8. En 1905, l’ingénieur mécanicien Ribeyrolles accoupla 2 blocs moteurs 4 cylindres sur une base commune et créa ainsi un énorme 8 cylindres en V. Il fut monté sur un châssis nu sans freins à l’avant, offrant deux places assises. L’absence totale de carrosserie laissait à l’air libre le gros moteur V8 surmonté de son réservoir d’essence en forme d’obus. En 1906, dans un bruit de tonnerre, le gros V8 de 25 litres et demi de cylindrée lâcha ses 200 chevaux et s’élança sur la piste d'Ormond Beach en Floride pour atteindre la vitesse de 197 km/h.
Et enfin, La FIAT S76, surnommée la « Bête de Turin », conçue en deux exemplaires en 1911. Les ingénieurs italiens de l’époque montèrent sur un châssis un imposant moteur qui, à l’origine, était conçu pour propulser des ballons dirigeables : 4 cylindres, pratiquement 30 litres de cylindrée, 300 chevaux, pour un poids de près d’une tonne. Fiat engagea le grand pilote italien Pietro Bordino, qui tenta plusieurs records de vitesse maximale sans jamais réussir à battre sa principale concurrente, la Blitzen Benz. Bordino arrêta l'aventure fin 1911 car il eut la frayeur de sa vie quand l’énorme FIAT dérapa à plus de 180 km/h pour finir sa course enlisée dans le sable de la plage de Saltburn. Par la suite, cette voiture indomptable fut vendue au prince russe Boris Soukhanoff . A son tour, il tenta des records. Il atteignit plus de 210 km/h à Ostende en décembre 1913, battant ainsi le record sur le kilomètre établi par la Blitzen Benz. Il raconta que la voiture était impressionnante à l’arrêt et terrifiante à conduire. Il fallait se battre en permanence pour maintenir le fauve en ligne droite et il était impossible de faire quoi que ce soit en virage du fait du poids de l’énorme moteur et du freinage inexistant. La voiture fut renvoyée à Turin fin 1913 après que le prince Soukhanoff soit passé très près de la mort à Brooklands. Vendue en Australie, la S76 fut finalement détruite dans un accident, accomplissant un destin longtemps et étonnamment repoussé.
La deuxième S76 était restée en réserve chez Fiat. Les ingénieurs italiens décidèrent de neutraliser cette bête infernale. La voiture fut réformée en 1920 puis démontée. Par respect de la prouesse technique, seul l’imposant moteur fut conservé. Pratiquement un siècle plus tard, Duncan Pittaway, un anglais qui se passionnait pour l’histoire de la FIAT S76 passa des années à rechercher la trace de cette fabuleuse voiture. Son acharnement et sa patience le menèrent sur la piste d’un châssis retrouvé dans le fond d’un garage en Australie, vraisemblablement celui de la Fiat accidentée et d’un moteur conservé dans les années 20 par FIAT. Le collectionneur rassembla ces vestiges historiques et redonna vie à la FIAT S76.
Parmi les bonnes surprises du salon, voici la Glöckler-Porsche 356, un modèle unique construit pour les Mille Miglia 1956 sur base de 356 Pré-A, équipée du moteur Carrera de Ernst Fuhrmann et d'une carrosserie en aluminium. Walter Glöckler était le revendeur Volkswagen et Porsche à Francfort et il conçut lui même sept voitures entre 1948 et 1954, la dernière étant celle ci. Juste avant, sa 1500 Super avait attiré l'attention de Porsche qui confia à Glöckler le développement et la construction des premières 550 Spyder. Le moteur de cet exemplaire fut livré par Porsche en exclusivité, avant même qu'il n'équipe les 356 Carrera. Il porte le numéro 16, les 15 premiers étant des prototypes, ce qui fait de ce modèle la plus ancienne Carrera existante.
Au niveau style, la filiation avec la 550 est assez évidente. Le coupé présente notamment une large baie vitrée arrière (pour surveiller les adversaires) et des portes débordant sur le toit pour permettre un accès rapide même en portant un casque. Hélas la voiture ne fut pas prête pour les Mille Miglia et participa uniquement au Liège-Rome-Liège, où elle dut abandonner.
Une Porsche 718 W-RS Spyder, châssis 718 047, un prototype qui a couru dans le monde entier durant quatre années (ce qui lui valu le surnom de "grand mère").
En 1961, avec un moteur 4 cylindres, elle emmena Jo Bonnier et Dan Gurney à la deuxième place de la Targa Florio. L'année suivante, cette fois avec un huit cylindres de deux litres, elle termina troisième de la Targa Florio et des 1000 kilomètres du Nürburgring. En 1964, elle remporta le Championnat d'Europe de la Montagne.
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